« J’ai la culture des chantiers »
Elodie, conductrice d’opération cellule maîtrise d’œuvre assainissement
En quoi consiste votre métier ?
Je travaille en binôme avec deux ingénieurs de la maîtrise d’œuvre de la Régie, sur la conception et le suivi de projets de réhabilitation de réseaux d’assainissement collectifs. Je participe au suivi des études préalables et à l’élaboration des dossiers de conception en vue de la réalisation des travaux, comprenant les plans et documents techniques et administratifs pour le lancement d’appels d’offres… En phase exécution, je vais sur le chantier pour coordonner les travaux et en assurer le suivi.
Comment êtes-vous arrivée à ce poste ?
J’ai commencé à travailler il y a vingt ans comme charpentier sur les chantiers ! J’ai toujours été très manuelle du fait de mon éducation : mon père avait un atelier d’ébénisterie à la maison. Au départ je me suis inscrite en BTS pour entrer à l’armée comme linguiste, mais finalement j’ai été plus attirée par le terrain après avoir effectué mon stage de première année en BTS charpente. J’ai été embauchée après ce stage dans l’entreprise qui m’avait accueillie. Après un an de chantiers à ma demande je suis devenue conductrice de travaux. Puis j’ai bifurqué vers la conception de projet chez un bailleur social, puis deux ans en cabinet d’architecte, pour finir par me mettre à mon compte avec mon mari. Après des soucis de santé, je n’ai pas pu continuer dans la charpente-couverture et je suis arrivée à la Régie du SDDEA.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus, le moins ?
A la régie du SDDEA, dans mon bureau nous sommes un homme pour trois femmes ! Mais historiquement dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, c’est très masculin. En charpente il a fallu que je me fasse accepter, à mes débuts j’ai été la seule femme charpentier de l’Aube, ce n’était pas facile. A mon poste actuel j’aime surtout la partie technique, la réflexion, la conception et le suivi des chantiers. Comme j’ai la culture des chantiers, avec un bon relationnel, sur le terrain ça se passe relativement bien avec « les gars ». J’ai commencé au bas de l’échelle sur les chantiers, je sais ce que c’est…
Un conseil pour les femmes intéressées par votre métier ?
Venez ! Aujourd’hui ce métier est accessible aux femmes, la culture et les techniques ont évolué. Les femmes ont une sensibilité qui peut être bénéfique dans les relations de travail. Je remarque aussi que souvent les femmes sont plus perfectionnistes et du coup obtiennent de bons résultats. Peut-être parce qu’elles sont habituées à devoir prouver davantage leurs compétences que les hommes. C’est le premier poste que j’occupe où je ne suis pas obligée de faire trois fois mes preuves.