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Observatoire de l'eau 2025 : les intervenants témoignent

« L’Observatoire de l’eau ne peut réussir que parce qu’on est tous ensemble autour de la table. On ne pourra continuer à travailler sur ces dossiers que si tout le monde partage la même analyse. Nous sommes dans un schéma dans lequel on doit avoir la connaissance du territoire, et elle doit être partagée. Cette connaissance doit être la plus précise possible. Aujourd’hui nous devons encore compléter un manque de connaissances existant, même dans notre département, pour mieux appréhender les besoins et travailler sur les actions à mener tous ensemble pour arriver à avancer. Je suis résolument optimiste. »
Nicolas JUILLET
Président du SDDEA et sa Régie
« La force du collectif est quelque chose de très marquant dans l’Aube. Je salue le rôle moteur du SDDEA et sa Régie sur ce très bel outil qu’est l’Observatoire de l’eau. Tous ces échanges, comme lors des trois précédentes éditions, participent à donner du sens. La crise est là et nous serons tous concernés même si aujourd’hui le Roussillon, les Hauts de France et la Bretagne sont en première ligne. Au cours des dix dernières années, le département de l’Aube a dû adopter à six reprises des mesures de restriction des usages de l’eau, et plusieurs fois jusqu’au seuil d’alerte renforcée. Ce n’est donc pas une virtualité. »
Pascal COURTADE
Préfet de l'Aube
« Retenir l’eau en plaine coûte plus cher car on ne dispose pas de retenues naturelles. Stocker de l’eau sur un territoire, pour quoi faire, avec quels impacts ? Il faut aborder la question de manière globale. L’un des grands enjeux est de prévoir les types de productions agricoles que l’on implante à des saisons différentes en fonction de l’eau dont on disposera. Cette capacité d’anticiper demande beaucoup d’études, pour comprendre la réactivité des nappes et connaître celles qui nous permettront, six mois à l’avance, de travailler avec la ressource dont on pourra disposer. »
Gabrielle BOULEAU
Directrice du Piren-Seine
« On dépassera les 1,5°C de réchauffement en moyenne dans les années 2030. On continuera à réchauffer ou on stabilisera en fonction des politiques mises en place. Aujourd’hui les Etats ne sont pas dans l’optique d’une stabilisation du climat, il faut donc se préparer davantage si on veut être réaliste pour l’adaptation, pour +3°C globalement et même +4°C pour la France. Les continents se réchauffent plus vite que les océans et l’Europe est celui qui se réchauffe le plus vite. »
Goneri LE COZANNET
Ingénieur au BRGM, membre du Haut conseil pour le climat
« En situation de grande précarité, on fait des choix, on va à l’essentiel : d’abord la boisson et tous les éléments de préparation de l’alimentation et l’hygiène élémentaire, avec des standards de consommation extrêmement faibles dans un contexte humanitaire, soit 15 l/j et par personne. Chez nous il s’agit des SDF, du mal-logement et des habitats de fortune, comme les squats. Les gens du voyage parfois, les personnes en difficulté économique pour payer leur eau ou avec des infrastructures défaillantes dans leur logement. »
Manon GALLEGO
Cheffe de mission France chez Solidarités International
« Chez nous, depuis trois ans il pleut environ trois fois moins que d’habitude. Les collectivités ont fait des travaux importants pour améliorer leur rendement de réseau, les campings ont aussi beaucoup agi. Les gens ont diminué leur consommation d’eau entre mai et sept 2023 de 15 à 20 %, avec effet direct observable sur les nappes. Quand une crise importante arrive, on est capable de réagir tous, y compris les citoyens. On a cette capacité-là. »
Séverine LE MESTRE
Chargée de mission SAGE, Syndicat mixte des Nappes du Roussillon
« La vigne connaît des situations de stress hydrique ou d’excès d’eau. Nous travaillons sur les cépages champenois pour nous adapter. Les vendanges en pleine chaleur sont possibles très tôt le matin ou en fin de nuit, pour limiter aussi la fermentation avec des raisins plus frais. Il faut adapter le travail au pressurage et son environnement, avec la consommation d’eau et les rejets. Pour l’atténuation des effets du changement climatique, la filière développe son plan carbone et son plan eau. »
Basile PAUTHIER
Chef de projet agrométéo, sol et sous-sol au CIVC
« Nous sommes financés par le programme financier de l’Ademe et la Région Grand Est. Pour accompagner les entreprises nous proposons des audits gratuits sur la décarbonation et l’économie circulaire. Le diagnostic climatique permet d’évaluer la climato-sensibilité des industriels. Les entreprises jouent le jeu si elles ont conscience des enjeux, les entreprises certifiées le sont particulièrement. D’autres ont du mal à comprendre que les conditions climatiques impactent déjà leur processus de production et que cela va aller croissant à l’avenir. »
Henri LORAIN
Conseiller climat à la CCI Grand Est
« Les prélèvements d’eau liés au tourisme proviennent à 59% de l’hébergement. Depuis 2015, nous mesurons l’impact environnemental des établissements sur une échelle de A à E, avec l’audit des hôtels. A ce jour 28 ont été audités, une quarantaine en tout le sera d’ici à la fin 2025, avec un affichage environnemental à la clé. Notre objectif est que 100% du parc hôtelier aubois soit audité et dispose de son éco-score, de sa certification affichable. Le public y est de plus en plus sensible. »
Margaine MIQUEE
Responsable Offre & ingénierie chez Aube Champagne Attractivité