Un maillon essentiel de l’eau du robinet de Troyes
entièrement réhabilité
Le chantier de réhabilitation technologique du site de Courgerennes se poursuit et marque une étape essentielle dans le plan d’investissement du Cope Eau potable - Territoire Troyes. La Régie du SDDEA assure l’exploitation du site et la maîtrise d’ouvrage du chantier.
A quelques kilomètres de Troyes, à cheval sur les communes de Bréviandes et Buchères, le champ captant de Courgerennes représente un site historique et essentiel pour l’eau du robinet de Troyes et d’une partie de l’agglomération troyenne. A lui seul, il fournit, grâce à ses 7 puits, 50 à 70 % des volumes d’eau du Cope (Conseil de la politique de l’eau) Eau potable – Territoire Troyes de la Régie du SDDEA.
Mais ses installations vieillissantes n’étaient plus adaptées à notre époque et à ses enjeux. Un lourd chantier de réhabilitation est donc engagé depuis le printemps 2023 et il va durer jusqu’en juin cette année. « Cette réhabilitation représente un investissement de 2,2 millions d’euros, et porte sur l’équipement électrique, tous les puits, bâtiments, pompes, et la passerelle reliant les deux rives de la Seine », a expliqué Benoit Houssin, Directeur Territorial Troyes à la Régie du SDDEA, lors de la visite organisée le 31 janvier en présence des élus du Cope et de la presse auboise.
Marc Bret, Président du Cope-Territoire, souligne : « Ces installations permettent d’assurer une alimentation en eau potable pour 90 000 habitants et demain, en cas de nécessité, de crise par exemple, on pourrait alimenter à partir du site de Courgerennes jusqu’à 120 000 habitants de l’agglomération ou même du département. » Et la maîtrise foncière assurée sur les 80 ha du site renforce la nécessaire protection du site. « Il n’y a aucune pollution en surface depuis un siècle ici car sur ce site acquis par la Ville de Troyes, aucune activité humaine n’est autorisée », poursuit M. Bret.
Prix de l’eau constant
Depuis 2018 et le transfert de la compétence eau potable à la Régie du SDDEA, le Cope-Territoire a engagé un programme d’investissements complet : réhabilitation du réservoir des Hauts Clos, du surpresseur des Ribots, de la station de reprise du Hamelet, du réservoir de Montgueux en cours et, à partir de cette année, de l’aqueduc… « La rénovation des équipements de Courgerennes s’inscrit dans ce contexte. Elle marque la volonté du COPE d’entretenir et moderniser son patrimoine et de préparer l’avenir en s’adaptant au changement climatique tout en préservant les intérêts des clients du service d’eau potable. Les investissements représentent plusieurs millions d’euros mais sans répercussion sur le prix de l’eau du robinet, qui reste constant pour l’usager depuis le 1er juillet 2017 », souligne M. Bret.
Le chantier de Courgerennes représente un investissement de 2,2 M€ (HT), subventionné à hauteur de 380 000 € par l’Agence de l’Eau Seine Normandie. Grâce aux nouvelles technologies mises en place, elle bénéficie également d’une prime Certificat d’économies d’énergie (C2E) de 44 000 €. Le Cope Eau Potable – Territoire Troyes finance le solde.
Parallèlement à la réhabilitation technologique, une étude sur la productivité du site est engagée pour déterminer l’intérêt éventuel de la création d’un puits supplémentaire. Les résultats de cette étude permettront de mieux comprendre et de modéliser le fonctionnement de l’ensemble du site, sur les plans quantitatif et qualitatif. « La Régie du SDDEA et les élus portent une vision à long terme », explique Marc-Eric Joffroy, hydrogéologue de la Régie, qui dirige cette étude. « Il s’agit de réaliser les bons investissements au bon endroit, en anticipant les besoins futurs. »
Changement d’époque et de pompes
Le champ captant de Courgerennes est composé, en rive gauche de la Seine, de cinq puits siphonnés raccordés à un seul puits central (nommé puits C) mis en service en 1956. En rive droite de ce cours d’eau se trouvent deux puits à drains rayonnants (nommés puits A et B) mis en service en 1967. Tous les puits étaient desservis depuis l’origine avec une tension de 1000 V, non modulable. La seule alternative était donc d’activer ou d’arrêter les pompes, sans pouvoir les faire tourner au ralenti en cas de nécessité. Un mode de fonctionnement devenu inadapté. « Avec le changement climatique on observe un abaissement du niveau de la Seine et on peut avoir un étiage très sévère qui nous interdit de pomper à un débit de 800 m3/h », explique Pierre Cannard, ingénieur maîtrise d’œuvre à la Régie du SDDEA. « Nous avons donc besoin de pouvoir réduire ce débit, de l’ordre de la moitié, et pour cela d’installer des variateurs de vitesse pour contrôler les pompes. » Les groupes de pompage, au nombre de 6 (2 par puits), étaient d’origine ; seule une pompe avait été changée depuis sur le puits A.
Intervention des scaphandriers
La réhabilitation des puits nécessite plusieurs étapes. Au cours du processus, des plongeurs-scaphandriers doivent descendre à plusieurs reprises au fond des puits, à 6 m, pour guider des robots équipés de caméra dans les drains, en réaliser le nettoyage à haute pression, démonter des installations obsolètes… Le tout entièrement immergés pendant plusieurs heures, souvent sans aucune visibilité, et dans une eau n’excédant pas 9°C l’hiver. Un travail de spécialistes, assuré par le prestataire de la Régie du SDDEA, la société Satif, basée dans l’Ain. A la surface, un coéquipier reste en contact permanent par radio et guide le plongeur durant les opérations.