Assemblée Générale du SDDEA
L’Assemblée Générale du SDDEA qui s’est tenue le jeudi 17 octobre 2019 au Centre des Congrès de l’Aube a réuni près de 350 personnes en plénière, avec la participation du Préfet de l’Aube Thierry Mosimann.
Les différents points ci-dessous ont été abordés au cours de l’Assemblée :
Jean-François Hili, Directeur de la Relation aux Usagers a introduit la matinée en lançant la campagne de mensualisation des factures d’eau potable et d’assainissement collectif pour l’année 2020. Ce service gratuit est accessible, via l’Agence en ligne, ouverte 24h/24, 7/7, à l’ensemble des abonnés de la Régie du SDDEA.
L’objectif de cette campagne de mensualisation est de sensibiliser les usagers à souscrire à ce service simple et ouvert à l’intégralité des 366 communes que compte notre périmètre.
Dans un second temps, Lucile Gaillard, Directrice Générale Adjointe du SDDEA a proposé une délibération anticipée relative à la transformation du SDDEA en EPAGE. En effet, le SDDEA a commencé une procédure de reconnaissance EPAGE et est actuellement dans l’attente de l’étude du dossier par le Comité de Bassin Seine Normandie au mois de décembre 2019. Dans cette optique de labellisation, une nouvelle convention entre TCM et le SDDEA a été approuvée.
Les Rapports Annuels sur la Qualité du Service Public (RPQS) consacrés à l’Eau Potable, à l’Assainissement Collectif, à l’Assainissement Non Collectif ainsi que la synthèse de l’évolution de la population, du nombre de communes et des organes du SDDEA de l’année 2018 ont été présentés par Etienne Bour, Responsable Développement Durable. On y retrouve notamment la présentation générale des services, la tarification, les indicateurs de performance et le financement des investissements. Les données présentées dans ces rapports sont traitées au niveau national et permettent de complémenter le rapport SISPEA sur l’ensemble des services d’eau et d’assainissement français. Consulter les RPQS
Marc-Éric Joffroy, hydrogéologue au sein de la Direction du Patrimoine a présenté aux délégués le niveau d’étiage sur fond des enjeux territorialisés au 17 octobre 2019.
Le Préfet Thierry Mosimann a évoqué le plan ORSEC eau potable, qui a été révisé car la dernière version datait de 2007. Le plan rédigé a été achevé à l’été 2019 et transmis à l’Agence Régionale de Santé qui a fait part de ses réflexions. L’ensemble des acteurs concernés, dont le SDDEA, doit encore être consulté avant d’être validé.
Lors d’une table ronde réunissant à la fois des élus locaux et des membres du personnel de la Régie du SDDEA, l’Assemblée Générale est revenue sur les dernières crises qui ont eu lieu sur notre territoire. La cellule CRISEAU intervient en complément de l’astreinte courante composée d’un responsable d’astreinte centralisé (RAC) qui est en charge de la réception des appels et de l’organisation des interventions des équipes d’astreintes, ainsi que de chargés locaux d’intervention (CLI) qui réalisent des interventions sur le terrain ou depuis leur domicile grâce à des logiciels de commande à distance.
L’astreinte de crise, CRISEAU est en lien directe avec la Préfecture de l’Aube et l’Agence Régionale de Santé ainsi que les élus (Présidents de COPE, Présidents de Territoire et Maires). Cette cellule de crise est déclenchée en cas de problème qualitatif, de rupture d’approvisionnement en eau potable, de pollution, d’inondation… Les membres de CRISEAU font le lien entre les élus et les différents services de l’état pour répondre à la problématique de manière rapide et efficace. En interne, la Direction de la Relation aux Usagers ainsi que le Service d’Exploitation de la Donnée sont mobilisés pour répondre aux différentes demandes.
Des moyens logistiques importants comme la distribution d’eau embouteillée, la mise à disposition de citernes d’eau de 5000L en lien avec le SDIS notamment, la mise en place de groupe de suppression pour alimenter des réservoirs avec des citernes… sont ainsi déployer pour garantir une continuité de service aux habitants.
Depuis sa création en janvier 2018, la cellule CRISEAU a géré 14 événements dont 6 en 2019.
Monsieur Duquesnoy, Maire de Saint-Pouange et Vice-Président du COPE de Saint-Germain Saint-Pouange, accompagné d’Eric Copon, Chef du Service Méthode et Coordination des Agences à la Régie du SDDEA, sont intervenus pour évoquer la crise survenue au début du mois d’octobre.
« La crise dans un premier temps a été détectée via les auto-contrôles. Nous faisons des auto-contrôles hebdomadaires sur le COPE de Saint-Germain Saint-Pouange, d’où l’efficience de ces auto-contrôles qui nous ont permis de déclencher toute de suite une pré-crise. » a déclaré Eric Copon, cadre d’astreinte au moment du déclenchement de cette crise.
Le Maire de Saint-Pouange a notamment évoqué la présence de rumeurs non fondées sur les réseaux sociaux : « En lien avec la cellule CRISEAU, nous avons pu établir un communiqué, validé par l’ARS, diffusé par le SDDEA et la commune via son site internet et ses réseaux sociaux afin d’éviter toute prolifération sur ces médias. »
Madame Meric, Présidente du COPE de Fontettes Verpillieres-sur-Ource a ensuite pris la parole aux côtés d’Eric Esteves, Chef de l’Agence Sud-Est. Le 11 septembre 2019 l’alarme niveau bas du réservoir de Verpillères sur Ource et celle du captage se sont déclenchées. Une alimentation du réservoir par citernes en provenance d’Essoyes a immédiatement été déclenchée afin de préserver la continuité de service. Les abonnés ont été sensibilisés pour utiliser l’eau de manière moins intensive pendant cette période de vendanges.
« Maintenant la chance que nous avons eu, et moi j’ai toujours du mal à dire à mes administrés que certes ils consomment moins d’eau, mais on est obligés d’augmenter les tarifs de l’eau chaque année, parce qu’on a des investissements à faire. Et là les investissements ont prouvé leur valeur, puisque c’est grâce aux investissements que nous avions réalisés, de communication entre le puits et les réservoirs […] que nous avons été alertés d’un niveau d’eau bas dans le puits. » Ces outils informatiques ont permis, comme le précise Solange Méric, d’anticiper la crise et de trouver des solutions plus rapidement pour la résoudre.
Enfin Monsieur Wowk, Président du COPE de la Région de Bouilly / Villery / Souligny est intervenu pour évoquer le taux de nitrate détecté le 10/09/2019 qui était supérieur à la limite autorisée. Cette teneur devenue persistante a nécessité la mise en place d’une distribution d’eau embouteillée pour les personnes concernées par une restriction des usages de l’eau (femmes enceintes, nourrissons de moins de six mois, personnes fragilisées par une maladie).
« La source de Souligny est une ressource dont les préoccupations sont de plus en plus importantes vis-à-vis du changement climatique, d’où l’importance du plan Stratégique 2100 de la Régie du SDDEA, pour comprendre l’ampleur du phénomène, de ses impacts, et des moyens à mettre en œuvre pour permettre de fournir au COPE une eau de qualité » a précisé le Président de ce dernier.
Deux cadres d’astreintes de la cellule CRISEAU, Benoit Boidard, chef de service Ingénierie Exploitation et Valentin Gondy, Ingénieur suivi et protection des ressources en eau ont apporté des compléments d’information sur le sujet.
Lucile Gaillard, Directrice Générale Adjointe du SDDEA, en charge notamment du service des Bassins a présenté en Assemblée Générale les enjeux GEMAPI pour le SDDEA. Le service s’est récemment structuré avec l’embauche de nouveaux techniciens rivières et agents d’entretiens, portant ses effectifs à 12 salariés.
Les techniciens rivières doivent :
- Mettre en œuvre des actions d’amélioration de l’état des cours d’eau (diagnostic de cours d’eau, rédaction de PPRE…) ;
- Conduire les démarches administratives (rédaction de déclaration d’intérêt général, de demande de subvention, de cahier des charges, etc.)
- Assurer l’animation territoriale de leur secteur en lien avec les élus du bassin (animation des comités de pilotage et technique, conseils aux riverains etc.)
- Suivre l’état et l’évolution des cours d’eau (suivi des niveaux d’eau, des zones d’érosion etc.)
Le service des Bassins intervient sur près de 2534 km de cours d’eau, pour 162 817 habitants.
Thierry Mosimann, Préfet de l’Aube a clôturé cette Assemblée Générale en évoquant l’enjeu que représente aujourd’hui la maîtrise de l’eau : « On a fait un rêve dans les décennies précédentes, on a pensé que l’eau était une ressource abondante, gratuite, qu’elle était inépuisable, qu’elle était maîtrisée, qu’elle était sécurisée. Et en fait, je crois qu’il faut se le dire aujourd’hui, c’est faux. C’est faux, l’eau est un bien qui est rare et c’est un bien qui est fragile. Elle est rare et fragile, au niveau international selon l’ONU il y a un peu plus de 2 milliards de personnes, à l’échelle de la planète qui ne disposent pas d’eau potable et il y a 4 milliards de personnes qui sont confrontées à de graves pénuries d’eau. C’est vrai que l’eau est un bien rare et fragile aussi au niveau français.»
L’importance du plan Stratégique 2100 développé à l’heure actuelle par le SDDEA et ses partenaires, s’inscrit dans cette protection de la ressource en eau. Les élus du département de l’Aube se mobilisent d’ores et déjà pour travailler conjointement à sa préservation pour les générations futures.