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Des moutons pour entretenir la station d’épuration de Lusigny-sur-Barse

L’écopâturage permet l’entretien des sites qui s’y prêtent sans produit phytosanitaire et sans machines. Il est désormais opérationnel à la station d’épuration de Lusigny-sur-Barse, que les élus sont venus visiter récemment.

Cinq moutons noirs paissent en liberté sur le site de la station d’épuration de Lusigny-sur-Barse depuis le mois de mai. Avec les fortes précipitations et le retour de la chaleur, la végétation a poussé très vite sur le site, et les moutons sont chargés de le nettoyer tout en respectant le milieu naturel. Cet entretien écologique s’inscrit dans le cadre de la démarche zéro phytosanitaire que mène la Régie du SDDEA. « Il est intéressant d’avoir des solutions alternatives à la tonte classique sur les sites où c’est possible », explique Ludovic Schmidt, directeur territorial à la Régie du SDDEA…. Les moutons ont commencé l’entretien sans l’intervention des équipes de la cellule d’entretien des bâtiments et des espaces verts de la Régie du SDDEA. Seules les haies, buissons et tour de clôtures et de bâtiment restent à la charge des machines mécaniques. Les interventions humaines sont donc réduites de 50% à 75%. Et c’est tout l’intérêt de cette démarche : préserver l’environnement en utilisant moins d’interventions humaines et de machines.

Jeudi 3 juin, c’est ce qu’est venu rappeler Christian Branle, Maire de Lusigny-sur-Barse, Président du COPE Assainissement Collectif de Lusigny-sur-Barse (Régie du SDDEA), sur le site de la station d’épuration de la commune. Il était accompagné de Daniel Pesenti, Maire adjoint, membre suppléant au COPE Assainissement Collectif, et membre titulaire du COPE Eau potable des Vallées de la Mogne, de la Seine, de la Barse (Régie du SDDEA). Avec eux également pour cette visite, Eric Gnaegi, conseiller municipal et membre suppléant du COPE Eau potable. Pour l’occasion, les journalistes de Canal 32 et de L’Est-Eclair avaient fait le déplacement. Hervé Motté, agent d’exploitation de la station d’épuration (Direction Industrielle, Régie du SDDEA), a également apporté des explications aux visiteurs sur le fonctionnement du site.

Triple avantage

« Je suis ravi que nous mettions ce dispositif en place sur la commune », s’est réjoui Christian Branle. « L’écopâturage présente un triple avantage : c’est une démarche environnementale qui permet de faire moins appel à l’homme, ce qui génère moins de bruit, de pollution. Cela coûte beaucoup moins cher, et cela présente un aspect pédagogique : quoi de mieux que des moutons pour expliquer aux enfants les solutions pour le respect de l’environnement ? »

L’écopâturage tend ainsi à se développer auprès des collectivités. La régie du SDDEA ne peut cependant pas étendre cette technique sur tous ses sites et notamment en eau potable, où le pâturage est interdit à cause du risque sanitaire lié aux déjections des animaux. Sur le site de la station d’épuration de Lusigny-sur-Barse en revanche, l’écopâturage est particulièrement adapté et il permet même l’enrichissement du milieu naturel.

« Les moutons ne mangent pas les fleurs, cela permet de préserver la biodiversité. Avec les déjections des animaux, on observe plus d’insectes, donc plus d’oiseaux : c’est le début de la chaîne alimentaire », explique David Leclercq, éleveur de moutons d’Ouessant passionné et dirigeant de l’auto-entreprise Moutondeuse, qui travaille en partenariat avec le COPE Assainissement Collectif. « Cela fait seulement un mois que les moutons sont sur le site et des perdrix grises sont revenues. Au bout de trois ans en écopâturage, un milieu naturel se reconstitue. »

« Nous sommes dans cette volonté globale de faire attention à l’environnement. Cela donne envie », souligne pour sa part Christian Branle. « Sur ce site nous avions privilégié le lagunage avec une clôture de protection de piquets en bois, cela donne un ensemble cohérent. Aujourd’hui on observe un bon démarrage de cette action que j’espère continuer le plus longtemps possible. »

Un animal très rustique

Le mouton d’Ouessant est un animal de petite taille qui n’est pas destiné à la consommation humaine. Assez farouche sans être sauvage, il est plus proche du mouflon que du mouton et se caractérise par sa rusticité. Très résistant au froid, il tire quasiment tout ses apports en eau de l’herbe grasse qu’il trouve à sa disposition. C’est donc la variété idéale pour la pratique de l’écopâturage. Un mouton d’Ouessant permet à lui seul l’entretien de 1000 m2 de terrain, et l’animal vit une quinzaine d’années.

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Un mouton d’Ouessant permet l’entretien de 1000 m2 de terrain
Posted in Assainissement collectif, Compétences